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Les relations entre la France et le Mali se dégradent

Les relations entre la France et le Mali se sont sérieusement dégradées ces derniers temps. C’est en tenant compte de cette situation que les autorités maliennes de la transition réclament la révision des accords de défense qu’ils ont avec la France. Quel est donc le contenu de cette alliance militaire entre les deux pays ?

C’est effectif ! Le Ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a déclaré que le Mali a bel et bien demandé la révision des accords de défense, qu’ils ont signés avec la France. Une première, dans les relations entre la France et une de ses ex-colonies, qui place l’actualité du Mali en une de tous les médias du continent.

En effet, les autorités françaises ne s’étaient pas encore officiellement prononcées jusqu’à présent sur ce sujet, qui s’inscrit dans un contexte tendu sur les plans politique et militaire entre la France et le Mali.

Il y a quelques jours, le gouvernement malien de la transition s’est opposé à l’utilisation (entrée ou sortie) de son espace aérien, surtout par les avions militaires français et de la MINUSMA, peu importe le fait qu’ils viennent ou partent en direction des pays de la CEDEAO. Aujourd’hui lundi, les vols à plein temps des avions onusiens sont pour le moment à l’arrêt. Il faudrait d’abord attendre des pourparlers avec le gouvernement malien sur une autre règlementation.

Signer un accord d’urgence afin de rendre l’intervention militaire française plus simple

Au lendemain de l’intervention française au Mali à travers l’opération Serval, ces accords de défense ont été signés par les deux États le 11 janvier 2013. Pendant que les djihadistes qui avaient occupé le nord du pays s’acheminaient vers la capitale Bamako, le gouvernement malien de l’époque a sollicité la France, qui a immédiatement envoyé 4000 soldats sur le terrain.

En fait, l’intervention militaire française était jusqu’à présent régie par un accord de coopération technique datant de 1985. Les clauses de cet accord concernaient le déploiement des soldats français pour former les FAMA (Forces Armées Maliennes) ou mener des opérations sur le terrain sous la supervision de l’armée malienne à Bamako..

Cette nouvelle alliance sécuritaire entre les deux pays a été faite par des lettres envoyées par les deux parties en mars 2013, d’où la légitimité de l’intervention militaire française en territoire malien.

Promouvoir la sécurité sur le long terme

L’accord sécuritaire a été signé d’urgence en 2013 avant d’être entériné le 16 juillet 2014 à Bamako au cours d’un déplacement du ministre de la défense Jean Yves Le Drian, pour rencontrer l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita. Les termes de cet accord montrent à tout point de vue, qu’il est à l’image des accords qui existent entre le Mali et les autres pays africains tels que le Cameroun, le Togo, la Centrafrique, le Gabon et le Sénégal. L’objectif de cet accord est de réaliser une meilleure coopération sécuritaire à long terme.

Cet accord entend participer à l’établissement d’un Mali pacifié et sécurisé à long terme. De façon détaillée, il s’agit de mieux sécuriser les espaces frontaliers et combattre efficacement le terrorisme. Cela prévoit naturellement la présence physique et effective sur le territoire malien des soldats français, mais aussi l’utilisation de l’espace aérien et fluvial du pays avec en amont l’accord de l’État malien.  

Cet accord signé pour une durée de 5 ans est renouvelé en huis clos. Toutefois, il est bien inscrit dans les clauses que chaque contractant a la possibilité de formuler une demande de révision des termes de l’accord, quand il jugera nécessaire de le faire. C’est d’ailleurs ce que font actuellement les autorités maliennes.

Des accords disproportionnés

Le dimanche 16 janvier 2022, la télévision malienne a présenté une interview du premier ministre Choguel Kokalla Maïga, qui s’est insurgé contre cette convention. Il affirme : « Nous avons l’intention de revoir ces accords disproportionnés, qui empêchent les maliens d’effectuer des vols dans leur propre pays sans consulter au préalable la France ».

Cela dure déjà des mois que Bamako dénonce une ingérence de la France dans les affaires intérieures du Mali. Suite à l’appel lancé par le pouvoir malien, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues, pour s’insurger contre les sévères sanctions de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

La Rédaction

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